Avant de devenir peintre, Chris Ségura a eu une vie bien remplie, comptable de profession, engagée dans les milieux associatifs et politiques, sa vie est intense Chris est maintenant peintre « La peinture à l’huile est la liberté de la tradition ! » affirme-t’elle. Elle se nourrit avant tout de la nature qui l’entoure. Elle est inscrite à la Maison des Artistes à Paris. Mais garde toujours en elle l’angoisse de la toile blanche que connaissent bien des peintres. « Pour vaincre cette appréhension, elle passe du temps à réaliser sa composition dans son imaginaire, c’est plus facile et cela l’aide à vaincre cette phase de mise
en danger ».
Les peintures de Chris ont pour accueil un figuratif centré sur les paysages (hivernaux par exemple…) ou des masses florales, végétations flottant sur l’eau, bouquets. Ce parti pris initial rassurant s’évanouit bien vite cependant à une observation plus attentive : celle-ci fait vite apparaître que la couleur, traitée plus comme une matière que comme une illusion de surface, a quelque chose de poudreux, de tremblé, qui évoque un pastel non fixé ; à l’approche de votre regard, ce qui était forme, volume et surface se dissout en quelque sorte en ses éléments originaires ;les lignes s’estompent et deviennent des traces de poudre, les teintes explosent ou s’écoulent – hésitant entre impact et fluidité ; la différenciation des motifs figurés tourne à l’affrontement, ou au contraire à l’engluement.
Bref, le champ pictural se constitue d’énergies qui vibrent et fermentent, et qui ne parviennent chacune à consister qu’en équilibrant entre elles leurs forces, comme dans l’ordre de la nature. Ainsi ces deux étonnantes compositions montrant à première vue des nénuphars flottant sur l’eau, et selon la « seconde vue » (celle du contemplateur attentif), des masses charnues et lumineuses, des lucioles géantes et colorées en fusion avec une nappe de plis liquides – une sorte de féérie où le rapport forme-matière ne pourrait être saisi que dynamiquement : la Matière en train de s’organiser en formes, ou, au contraire, la Forme en train de se dissoudre en Matière.