Sylvie Tchitchek est une créatrice aux origines vietnamiennes et chinoises, qui a vécu en Afrique et en Polynésie. Depuis 6 ans, elle a posé ses blocs de marbre près de Rodez. «J’étais sur Albi, je cherchais un atelier, l’Aveyron s’est imposé par hasard puis j’y ai pris racine, j’adore», confie cette artiste aux yeux bleus. Enfant, puis adolescente, c’est en côtoyant des peintres et des sculpteurs polynésiens qu’elle se découvre une passion pour les arts.
«J’ai toujours peint, dessiné mais ce que j’aime avant tout c’est me confronter à la matière. J’ai toujours voulu sculpter le marbre». Elle intègre l’école nationale d’Art décoratif à Nice puis s’initie à différentes formations artistiques comme la mosaïque, la céramique et la sculpture. «J’ai appris les matières, les volumes, la 3D. J’ai travaillé le bois puis un professeur m’a suggéré la pierre».
Au départ, Sylvie Tchitchek sculpte du calcaire, très tendre, avant de s’attaquer au marbre. Une vraie rencontre entre la jeune et frêle jeune femme et la matière dure, froide et passionnante. «Mon contact quasi permanent avec la nature m’a conduit vers ce que la terre a de plus fort, la pierre».
Son admiration pour Auguste Rodin et de Camille Claudel l’a amené à faire évoluer sa technique vers la minutie et la maîtrise des formes et du détail. Ce sont les formes des blocs de marbre qu’elle se procure dans des carrières du sud de la France qui inspirent ses silhouettes stylisées comme la magnifique tête de bouc en marbre mat, qui constitue l’un des joyaux de l’exposition.